Depuis ma plus jeune enfance, je rêvais de ces engins à deux roues... Dès que j'entendais au loin cette sonorité si particulière, quelque soit la tâche que j'effectuais à ce moment là, je me projetais littéralement le museau sur le carreau de ma chambre pour ne pas rater un seul des moments du virage que l'engin allait négocier, pour passer devant la maison. Je restais bien souvent scotché à la vitre quelques instants complètement hypnotisé par ce spectacle de balancement progressif. Alors que le motard s'éloignait, je reprenais mon activité en m'éloignant de la fenêtre et en mimant l'équilibriste qui venait de passer devant mes yeux et m'imaginant moi-même chevauchant une de ces montures mécaniques, plus rutilantes les unes que les autres. Parfois les journées passaient sans le moindre bonheur auditif ou visuel, ce qui me plongeait encore plus dans un imaginaire de deux roues.
La rareté de ces bolides à l'époque, créa chez moi une telle frustration, que j'entrepris de rassembler une collection d'images et de documentations en tous genres, que je triais soigneusement dans un classeur par marques et par cylindrées. A chaque passage d'un nouvel équilibriste devant la maison, je reprenais ma trajectoire habituelle dans ma chambre en mimant de plus belle le pilotage d'un tel engin et en passant un nombre de vitesses incalculables sur une distance aussi minime que celle qui séparait la fenêtre de l'armoire au classeur. Je sortais alors le collector concerné et j'élisais le deux roues de la semaine, celui qui serait pour quelques jours l'engin que je possèderais plus tard...quand je serais grand.
J'ai en fait du attendre bien longtemps avant d'avoir mon premier deux roues. Mes parents ayant tout entrepris, pour me dissuader de coller mes fesses sur une selle de moto. Je dois avouer qu'ils y sont assez facilement parvenus d'autant qu'un jour, un de ces engins avait bien faillit finir sa course dans le jardinet de la maison et que le pilote était reparti dans une voiture rouge avec une sonorité bien moins séduisante.
Cependant, les images, les sons, l'imaginaire, les ballades en passager sur la selle arrière de copains m'ont permis de conserver intact pendant de nombreuses années cette passion d'enfance. Jusqu'au jour de mes 30 ans ou j'ai pu passer mon permis et enfin acquérir ma première moto...une 750 Guzzi. Et ce fût le début d'une autre histoire.
Quand j'avais 15-16 ans, un copain de 18 avait une grosse moto. Il m'emmenait parfois faire la route de la Corniche, entre Lausanne et Palézieux - en Suisse - et tout ça, cheveux au vent, sans casque, en minijupe et chemise à fleurs !
RépondreSupprimerMaintenant, je crois que j'aurais un peu peur....
Bonjour Enzo,
RépondreSupprimerTrop cool ton blog ! je reviendrais
Merci pour ton commentaire